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Roman Opalka
Roman Opalka

Roman Opalka

Roman Opalka, Série d'autoportraits numérotés, 1965/1-infini, épreuvev gélatino-argentique, 31x24cm

L’artiste nous a dit

 

Roman Opalka, dès 1965, a consacré sa vie picturale à compter le temps qui passe.

C’est lui qui m’a donné envie de mettre un fil rouge dans ma propre création.

Pourtant, quand j’ai rencontré Roman Opalka (j’avais 15 ans), il m’a dit :   » Quoi ? Tu fais de la peinture ? MERDE ! Encore un pollueur de musée ».

Ensuite, je lui ai expliqué mon projet de personnages imaginaires qui allaient m’accompagner durant toute ma vie, il a répondu : « Alors, je retire mon merde ».                                                            Jonathan Delachaux                                                                               

                                                                                                                       

 

Biographie

 

Roman Opalka, né en 1931 à Hocquincourt (France), décédé en 2011 à Chieti (Italie), est un artiste d’origine polonaise.

 

 

Contexte

 

Le peintre participe du mouvement artistique conceptuel qui émerge dans les années 1960. Pour les artistes conceptuels une œuvre d’art a pour objectif la stimulation intellectuelle ; l’idée, le concept qui motive le travail est aussi important que celui-ci.

 

 

 

En 1965 Opalka entame sa série qu’il développe tout au long de sa vie. Il s’agit en partant du chiffre 1 de réaliser la suite infinie de nombres naturels de toile en toile, toute du même format chaque toile considérée comme un détail de la même œuvre. Le début de cette œuvre est fixé par le nombre 1 tandis que sa fin est ouverte et correspondra à la mort du peintre. L’artiste mettra sept mois à couvrir le premier « détail » d’« OPALKA 1965/1-∞ » de chiffres blancs sur fond noir, debout devant son chevalet, le pinceau le plus fin, n° 0, dans la main droite et le pot de peinture dans la main gauche : le 1 tout en haut à gauche, suivi du 2, du 3 etc., inscrits en lignes régulières dans le sens de l’écriture occidentale jusqu’au 35 327 à droite en bas. Le tableau suivant commence par 35 327 et ainsi de suite. A partir de 1971, à la fin de chaque séance de travail, l’artiste photographie son propre visage qui enregistre jours après jours son propre vieillissement. En cette année il introduit aussi la lecture et l’enregistrement en polonais des séquences qu’il peint ; il ajoute aussi un 1% de blanc à la préparation de chaque fond de toile : si au fil de jours le visage vieilli, le fond de la toile se dirige vers le noir. « Je voulais manifester le temps, son changement dans la durée, celui que montre la nature, mais d’une manière propre à l’homme, sujet conscient de sa présence, définie par la mort, émotion de la vie dans la durée irréversible. »
« Je ne peins pas ce que je vois, je peins ce que je suis. Du temps en expansion. »

 

Source : Valentine Reymond, web site archives Mamco

 

 

 

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