Lucien Freud, 1993, Painter working, huile sur toile, 101 x 81cm
L’artiste nous a dit |
Lucian Freud me touche par sa manière de parler du corps et du visage de l’homme. Il s’implique et s’expose lui-même d’une manière telle qu’il me bouleverse. Il cherche à voir en lui-même ce qui ne se voit pas. Il fissure le visible et permet de pénétrer un monde qui serait alors plus profond, plus vrai, plus large et non contrôlé par ce qui finalement nous paralyse. Sylvie Wozniak
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Biographie |
Né à Berlin en 1922 et mort à Londres en 2011 est un peintre et graveur figuratif britannique d’origine allemande. Lucien Freud est le petit-fils de Sigmund Freud, l’inventeur de la psychanalyse. Il arrive en Angleterre durant son enfance, réfugié de l’Allemagne nazie.
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Contexte |
RB Kitaj, artiste américain résidant à Londres, a inventé l’expression « école de Londres » en 1976 pour désigner une génération de peintres figuratifs anglais dont Lucian Freud. Les artistes de l « ’école anglaise » peignent surtout l’homme dans son environnement, et tout en puisant leur inspiration dans les maitres ancien (Ingres ou Watteau) ils ont produit des images contestataires de la condition humaine dans un monde qui change.
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Les premières œuvres de Freud étaient peintes en fines couches de peintures à l’huile. Plein de douceur et très linéaire, son style a souvent été comparé au travail d’Ingres, peintre du XIX siècle. Au milieu de 1950 son œuvre devient plus libre et plus énergique. Freud s’intéresse à la peinture de nus, donnant l’illusion de la souplesse de la chair par des coups de peinture plus larges ; il utilise un pigment granuleux, le blanc de Cremnitz, qui lui permet de créer des tons de chair avec des effets d’empâtement appuyés. Freud peint surtout ses connaissances, à qui il demande souvent de rester assisses des jours durant. Il dit qu’il n’insiste pas sur l’expression des visages parce qu’il « veut que l’expression émerge du corps ». Cependant ses modèles semblent souvent traqués en proie à une douleur spirituelle, sinon physique.
Source : Andrew Graham-Dixon, Histoire de l’art en image, Flammarion 2017
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