Séquence 1678 et Arrêt sur image 616 – Dominique Gigante

Biographie

Né en 1970, Domique Gigante vit à Vevey et travaille à Montreux où se trouve son atelier. Gigante est un artiste autodidacte.

Démarche

Le mot clef pour comprendre le travail de Gigante est recyclage. L’artiste a travaillé pendant plusieurs années comme assistant dans l’atelier de gravure de Raymond Meyer à Lutry (Lausanne). C’est ici qu’il a commencé à récupérer les chutes et les images ratées, refusées par les autres artistes pour en faire la matière de prédilection de son art.

Description

Les deux œuvres sont en forme d’accordéon et travaillées en recto-verso ; elles sont différentes l’une de l’autre, mais elles ont des éléments similaires quant à la technique et aux matériaux employés. Des gravures de lignes noires droites ou courbées qui traversent la quasi-totalité des feuilles en diagonales, verticales et horizontales qui semblent relier le tout et que nous interprétons comme l’arrière-plan de la composition ; ensuite l’artiste a collé des pages volées à un livre ancien, peut être trouvé aux puces ;  des tâches d’aquarelle, certaines plus abstraites, d’autres qui représentent des personnages en action, dynamise la composition ; une photo en noir et blanc d’une jeune femme assise sur un rocher qui nous regarde. Toutes ces images différentes sont reliées par le collage qui est cependant invisible car l’artiste utilise une presse pour créer une surface lisse qui efface la trace de sa réalisation.

L’œuvre raconte-t-elle une histoire ? A première vue, on pourrait se dire que la composition n’a aucun sens. Toutefois l’artiste nous raconte que la composition serait un hommage aux rêves, aux souvenir et à la danse, « il y a un travail de recherche sur les textures, couleurs, coïncidences et intuitions » nous écrit l’artiste.

Nous pensons que oui, l’artiste nous raconte une histoire et c’est une histoire qui a la consistance des rêves : elle n’est pas linéaire ; elle est difficile à raconter aux autres car elle s’exprime par les couleurs, les formes, le toucher, les sons ; et comme pour les rêves ce n’est pas la rationalité qui prime mais les émotions ou les sensations.